Un clic sur l'image pour taille normale
Depuis hier, New York n'est plus qu'à trois heures et demie de Paris et de Londres, grâce à « Concorde » qui vient de commencer la desserte régulière de l'aéroport Kennedy pour une période d'essai de seize mois. Mais ce premier vol historique n'aura pas soulevé outre-Atlantique autant de curiosité que le 24 mal 1976, lorsque Air France et British Airways ont inauguré la ligne de Washington.
On sait qu'a New York les riverains ne sont guère favorables à l'avion franco-britannique. Ils s'étaient même promis de manifester hier près de l'aéroport Kennedy, au moment où les appareils des deux compagnies devaient toucher le sol. Mais une fois de plus, l'affaire a fait long feu.
Pour les témoins du double atterrissage « Concorde » ne s'est pas montré hier plus bruyant que les avions subsoniques, sauf lors du freinage avec les réacteurs.
C'est à 11 h 12 que l'appareil aux couleurs d'Air France a décollé de l'aéroport de Roissy, seize minutes avant celui des British Airways, à Heathrow. Le commandant Pierre Dudal est aux commandes. Dans la cabine de l'appareil ont pris place cent passagers dont soixante-sept sont des invités de la compagnie nationale.
Trois heures trente-neuf minutes plus tard, l'appareil s'est posé sur l'aéroport Kennedy après avoir attendu, en vol, l'avion britannique qui, cent vingt secondes après, touchait à son tour le sol américain.
Tout s'est passé simplement. Il reste maintenant à gagner un marché. Pour cela Air France dispose d'un vol par jour (4165 francs le passage) ; la compagnie nationale en aura douze par semaine en avril et deux par jour à l'automne.
Après la bataille juridique, la bataille commerciale.