Souvenir - Philippe Espérandieu - 25 juillet 2003

Souvenir


Pour ton dernier envol, tu ne t'es pas pourvu
D'atours éblouissants, de lumières brillantes :

C'est de simplicité que tu t'es revêtu,
Du blanc immaculé que tes ailes vivantes
Font vibrer dans les cieux comme un éclair d'argent
Qui file dans le vent en traces impeccables…

On te reconnaissait à ce rugissement,
On te reconnaîtra au calme redoutable
Qui flotte désormais sur le sol gris et froid :
L'empreinte d'un géant dans l'infini gravée
Laisse de son absence à jamais comme un poids
Accablant notre cœur d'une tristesse ailée...

Ton corps gracile et fin donne cette impression
Que malgré le repos, tu planes sur la Terre,
Comme un engoulevent libre de ses actions
Qui, en dehors du temps, est riche de tout faire.

Pour cet ultime essor,
Nos âmes te rejoignent,
Car encor et encor,
Même si tu t'éloignes,
Les liens restent concis
Tout comme un filigrane...

Nous restons interdits
Quand tu décolles et planes
Majestueusement...

Et j'ai cru voir, volage,
Une larme d'argent
Glisser du fuselage...

Philippe Espérandieu

25 juillet 2003

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